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peau de pomelo ///
En hiver on séchait les peaux d’orange qui servaient à faire démarrer le feu dans le fourneau à bois. Ça sentait bon dans la maison. On séchait aussi les peaux de pomelo beaucoup plus grandes. En les ouvrant d’une certaine manière et en les posant à sécher d’une certaine façon, elles prenaient formes : étranges petits bouts de femmes ou d’hommes au nombril qui danse. Ils grimpaient aux murs, allaient, venaient, et ne se manifestaient jamais que sur le côté extérieur de leur peau. Sont apparues aussi des chimères, des têtes bizarres, des oiseaux, des monstres, toute une ribambelle de figures. Le plus fascinant était de voir les pores des peaux doucement se sécher, cesser de respirer, les corps se figer dans la suggestion d’un geste, qui était l’amorce d’un bout de vie.
pomelo skin ///
In winter we used to dry orange peels to help start the fire in the wood stove. There was a nice smell in the house.We also dried much larger pomelo skins. By opening them in a certain manner and arranging them to dry, they sprung into shapes: strange snippets of women or men with dancing ombilicals. They climbed the walls, went to and fro, and only ever appeared on the outside of their skin.Came forth as well chimeras, strange heads, birds, monsters, a whole parade of figures.The most fascinating was to see the pores of the skin gently drying, ceasing to breathe, the bodies frozen in the suggestion of a movement that was the onset to a chunk of life.